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CHAPITRE III
LE SORCIER


I
APOTHÉOSE DU SORCIER


J’ai un faible pour le sorcier, il est tellement le reflet naïf de Satan, l’apôtre qui souffre, le moine mendiant de la Synagogue ; tellement le dernier prêtre des Dieux, misérable et abandonné comme eux, fidèle à la plus lointaine religion, le culte des âmes plaintives qu’emprisonne la nature. La Nature, elle nous semble, libre et riante ; cependant que de pauvres petits êtres esclaves de ces apparences délicieuses où nous nous arrêtons ! Ils furent sorciers les solitaires des Thébaïdes, les Paphnuces, les Antoines, ils furent sorciers les doux anachorètes, ils furent sorciers les poètes des champs, ceux qui, dédaignant les cloaques de l’âme humaine, s’éprirent de ces âmes pures enchaînées dans les fils de la Vierge, sous le verrou d’une herbe, dans la geôle d’un arbre, en cet enchanté palais qui est le miroir des eaux. Ah ! les mi-