Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/12

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beaucoup. Tu ne seras point obligé, d’ailleurs, de faire la cour à Mlle Herminie des Andrieux, l’héritière en question.

— Elle s’appelle Herminie ! s’écria Robert en éclatant de rire.

— Hélas ! oui. C’est son seul défaut. Mais je te répète que tu seras libre de tes actions. Une fois que je t’aurai présenté à la comtesse, tu pourras, à ton choix, écouter d’excellente musique, t’asseoir à une table de jeu ou causer avec des femmes aimables.

— Ah ! on joue, chez la comtesse ?

— Au whist, à l’écarté et autres jeux innocents. Ne va pas t’imaginer que je te conduis dans un tripot. Tu ne craignais pas le baccarat autrefois. Chez Mme de Malvoisine, on ne joue que pour se distraire. La fête se terminera vraisemblablement par une sauterie qui sera suivie d’un souper réconfortant.

— Et tu dis que ce n’est qu’une soirée sans façon ! Peste ! que fait-on de plus les jours de grand gala ?

— Rien. C’est fête tous les soirs à l’hôtel de cette bonne comtesse. Et quand tu en auras goûté, tu y reviendras, je te le prédis. Aujourd’hui, le programme de la soirée n’a rien d’effrayant, avoue-le.

— Non, s’il ne s’agit pas d’une présentation en vue d’un mariage.

— Tranquillise-toi sur ce point. La belle Herminie n’attend pas après les prétendants. Tu la verras et la vue ne t’en coûtera rien. Entrons chez le cireur.

Robert avait gardé un souvenir agréable de sa camaraderie de régiment avec ce joyeux Gustave,