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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/236

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vins appropriés à sa situation présente : une bouteille de Musigny d’une grande année, pour se donner des forces, et une demi-bouteille de vin de Champagne d’une bonne marque, pour se procurer cette pointe d’excitation qui ne nuit pas lorsqu’on va se lancer dans une expédition difficile.

Il arriva pleinement à ce double résultat et quand il leva la séance vers huit heures et demie, il se sentait en état de tenter l’impossible.

Il s’achemina à pied vers son domicile et en y arrivant, il trouva Jeannic assis sur la malle, et il s’assura que rien n’avait été oublié. Les cordes qu’il mesura lui parurent suffisamment longues ; les outils solides et pas trop volumineux. La lanterne, bien conditionnée et de dimensions convenables, était garnie d’une grosse bougie de cire. Un costume complet de rechange recouvrait le tout.

En un mot, ses ordres avaient été exécutés avec intelligence.

Les préparatifs supplémentaires le regardaient personnellement. Il mit dans sa poche un bon revolver et un paquet de cartouches, dans son gousset une dizaine de louis pour les cas imprévus, autour de ses reins une ceinture de gymnaste qui pouvait servir à faciliter une descente ou une escalade et il envoya son groom chercher un fiacre.

Jeannic obéit sans mot dire et Robert s’étonna quelque peu de son silence, mais il ne pouvait pas lui reprocher d’être discret et il attribuait cette quasi indifférence au tempérament des Bretons qui ne s’étonnent jamais de rien.

Quand la voiture fut à la porte et la malle char-