Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


113
Un Vaincu.

s’élève du milieu des Sudistes et, oublieux du danger, ils suivent leur chef jusqu’aux lignes ennemies où il pénètre avec eux.

« Je me suis cru encore simple colonel à la tête d’un régiment » disait le soir Jackson en s’excusant d’avoir oublié son rôle.

Pope ne jugea pas prudent de s’exposer à un second échec, et se retira derrière le Rappahannock. Il y était encore quelques jours plus tard, et reformait son armée, lorsqu’on lui apprit tout à coup qu’une division de Confédérés s’était introduite en dedans de ses lignes et menaçait, à Manassas, les immenses magasins où s’approvisionnait son armée.

Le général Pope ne douta pas qu’il ne fût facile de détruire un corps isolé, et, reculant sur lui, il s’efforça de l’envelopper de la masse de ses troupes.

Mais ce corps avait Jackson pour chef, Jackson, qui par ordre de Lee exécutait cette pointe aventureuse. Tandis que Pope rêvait sa capture, Jackson pénétrait au centre du colossal dépôt de Manassas, où la richesse du Nord s’affirmait par