Aller au contenu

Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


114
Un Vaincu.

d’énormes quantités de vivres, de munitions et d’effets de campement. Sans s’attarder au milieu de tant de biens dont ses soldats auraient eu si grand besoin, il les livra impitoyablement aux flammes, et, se dérobant par une marche rapide, vint rejoindre Lee.

Pendant que Pope retournait en arrière, poursuivant le destructeur de ses approvisionnements, l’armée confédérée était réunie sur son front et marchait à lui.

Ce fut sur le même champ de bataille où le Sud avait remporté la première victoire de Manassas ou de Bull’s Run, que l’armée confédérée joignit les Nordistes. Les lieutenants de Pope suppléèrent à l’insuffisance de leur chef, et leur fermeté fit de cette seconde bataille de Manassas l’une des plus sanglantes et des plus opiniâtres de toute la guerre ; mais ils ne purent prévaloir contre les habiles dispositions de Lee. Huit d’entre eux et trente mille soldats restèrent sur le champ de bataille[1]. Le général Pope fut con-

  1. Les Fédéraux laissèrent en outre aux mains de l’ennemi sept mille prisonniers et 30 canons. Les Confédérés