rière-garde, aucun d’eux n’avait laissé deviner le secret de son chef.
Jackson était donc parvenu d’emblée au centre des campements fédéraux, mais le premier désordre de la surprise fut bientôt passé[1], et l’ennemi prit le loisir de reconnaître qu’il n’avait point affaire à toute une armée.
Le chef sudiste, à cheval, maintenait ses hommes groupés et pressait l’arrivée de nouveaux bataillons : « Plus vite ! plus vite ! en avant ! » répétait-il sans cesse, et son bras montrait l’ennemi, ou se levait au ciel comme implorant la victoire.
Cependant la nuit tombait. L’artillerie fédérale, rassemblée enfin, couvrait les Sudistes de mitraille et fauchait les bois et les hommes. Le sinistre éclat des obus, à courts intervalles, dissipait seul l’obscurité, et permettait aux officiers de reconnaître leurs troupes.
- ↑ « La panique commença dans le corps d’armée du général
Seigel où l’on comptait 4,500 soldats allemands. Une
masse confuse d’hommes effrayés, s’en vint, en dépit des
efforts du commandant et de ses officiers, donner contre le
corps du général A. Von Stemmehr.… »
(Lossing, History of the War, vol. iii, p. 29).