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Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/180

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Un Vaincu.

présomption naturelle, il conclut que le corps de Jackson, auquel appartenait le contingent de la Géorgie, se retirait prudemment avant l’attaque prévue, et le général sentit sa confiance s’augmenter[1].

Le même 2 mai, à cinq heures du soir, au milieu des Nordistes occupés à faire bouillir l’eau de leur thé, Jackson tombait tout à coup comme la foudre. En un instant, avant que l’artillerie fédérale, encore rangée en colonne de marche, pût être mise en position, il détruisait deux divisions dont les débris effarés allaient répandre l’épouvante dans toutes les parties de l’armée.

On devine ce qui s’était passé. Lee, attentif aux divers dangers qui le menaçaient, avait préféré combattre Hooker avant sa jonction avec Sedgwick. À l’abri des épais fourrés de la Wilderness, le rapide Jackson, détaché en avant, avait pu surprendre les Fédéraux. Les Géorgiens faits prisonniers le matin appartenaient à son ar-

  1. Nous savons que l’ennemi est en fuite, essayant de sauver son matériel.… » (Hooker).