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Un Vaincu.

lorsque Grant y pénétra ; deux cent vingt s’étaient fait tuer sur la brèche[1].

Malgré la perte de ces défenses, Lee parvint à contenir l’ennemi à distance des murailles, mais le soir il apprit que la jonction de Sherman avec Grant était imminente, peut-être même était-elle déjà accomplie, sa ligne de retraite allait être coupée ; il n’y avait pas un moment à perdre pour tenter de sauver l’armée.

Prévenu par Lee du départ des troupes, le secrétaire de la guerre, dans la nuit du 2 au 3, livra aux flammes les immenses magasins de tabac et de coton, richesses au milieu desquelles les Sudistes avaient manqué de pain. La population, terrifiée par les incendies simultanés qui éclataient de toutes parts, ne sut pas circonscrire le feu, et bientôt la ville entière ne fut qu’un vaste brasier[2].

  1. « Ceci est bien mauvais pour nous, dit Lee à son chef d’état-major en voyant sa ligne forcée ; comme je le leur avais dit à Richmond, la corde a été tellement tendue qu’elle a fini par casser. »
  2. L’entrée des fédéraux sauva seule la ville d’une des-