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Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/271

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Un Vaincu.

flot des Nordistes fût parvenu à submerger ce roc vivant.

Pendant qu’il maintenait ainsi l’ennemi, ses troupes, derrière lui, traversaient l’Appomatox. Il les rejoignit sur l’autre rive, et fit élever quelques retranchements pour protéger le peu de repos que cette courte nuit pouvait encore donner.

Cependant la cavalerie fédérale filait en avant pour barrer plus loin la route, tandis que des masses nouvelles semblaient épaissir d’heure en heure autour des Sudistes ; les officiers de Lee tinrent conseil sur ce qui restait à faire. Plus rien ne leur sembla possible, sinon de se rendre. On chercha le général qui donnait des ordres, on lui communiqua la conclusion regrettée, mais inévitable : « Nous rendre ! s’écria le vieux Virginien dont la voix sembla frémir pour la première fois, nous rendre ! non pas ! j’ai encore de trop braves gens pour cela… »

Le lendemain, dès que le jour parut, l’armée reprit sa marche.

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