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Un Vaincu.

ques-uns de ses propres habits, leur demandant d’accepter du moins cela de quelqu’un qui n’avait plus rien d’autre à offrir. Les pauvres prisonniers eurent une explosion de joie ; « mais, dirent-ils, baisant les vêtements, nous ne nous permettrons pas de les porter, nous les montrerons aux camarades et nous les conserverons toujours. »

Une autre fois, c’était une lettre de l’un de ses vétérans qui parvenait jusqu’à lui :

« Cher général, nous nous sommes rudement battus quatre ans durant, mais maintenant c’est fini, et les Yankees nous tiennent à Libby-prison. Les camarades vous prient de nous faire délivrer, si vous pouvez. Si vous ne pouvez pas, passez du moins à cheval devant la prison, afin que nous vous voyions et que nous puissions vous saluer de loin. Nous nous sentirons tous bien mieux après cela. »

Un autre jour, c’était un simple soldat de l’armée fédérale, un Irlandais, qui insistait pour parler au général en personne. En vain celui-ci fit-il dire et répéter qu’il était occupé, l’Irlandais