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Un Vaincu.

tint bon, protestant qu’il attendrait tant qu’il faudrait, mais ne s’en irait pas avant d’avoir vu Lee. Celui-ci, obligé de se rendre à un Conseil, finit par descendre ; aussitôt le brave homme, découvrant un panier, en sortit un jambon, un fromage, des fruits superbes, et s’écria : « Ah ! général, je n’en pense pas plus mal de vous parce que vous nous avez battus, et bien battus, dans le temps. Vous êtes un brave homme et un fameux soldat, que Dieu vous bénisse ! »

Il fut impossible d’obtenir de l’Irlandais qu’il reprit ses dons, qui passèrent le lendemain matin à l’hôpital, où les blessés souffraient encore.

Un autre de ces Irlandais, au cœur aussi chaud que la tête, fut rencontré dans le vestibule par un membre de la famille qui affirma l’impossibilité de voir le général, alors occupé à rédiger un rapport pressé : « Je pense bien qu’il est occupé, dit le visiteur, mais je n’en ai pas pour longtemps avec lui, il faut seulement que je lui donne une poignée de main. » À ce moment le général eut à traverser la pièce ; la discussion at-