l’on se souvient que ce général était, avant la guerre, de naissance comme de fortune, ce que nous appellerions encore volontiers « un grand seigneur », l’étonnement touche à l’incrédulité. Cependant rien n’est plus vrai, rien ne fut plus simple.
Pour un homme de devoir tel qu’était Lee, ce qui pouvait convenir ou non à son rang ou à son grade importait peu quand il s’agissait d’obéir à la loi que lui dictait sa conscience : Servir son pays… Toute autre voix se taisait devant celle-là. Il avait cru le servir, il avait voulu le défendre, et le sang versé, les ruines accumulées lui répétaient qu’elle était perdue, cette cause de l’indépendance virginienne à laquelle il s’était dévoué. Maintenant une voie nouvelle s’ouvrait à lui, voie modeste, peut-être difficile à suivre, peut-être impossible, qu’importe ?… il y entrait avec la généreuse ardeur d’un patriotisme que rien ne pouvait lasser.
Les critiques ne manquèrent point, il s’entendit blâmer par ses amis eux-mêmes. « Qui peut vous décider à vous mettre sur le dos une affaire ruinée ? » lui disait-on. Il répondait : « J’ai une