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Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/302

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Un Vaincu.

mission à remplir ; » et quand on le pressait de questions : « J’ai vu, disait-il, tomber sous mon drapeau un grand nombre de jeunes gens du Sud, je veux employer ma vie à faire de ceux qui restent des hommes de devoir. »

L’avenir montrera si ses nobles et patients efforts ont réussi. Ce que nous savons, c’est qu’il devint l’idole de ses élèves, comme il avait été naguère celle de ses soldats. Tandis que son nom attirait professeurs et élèves, que son talent organisateur rendait à l’institution, dès la seconde année, son ancien éclat, et peu après la faisait parvenir à une perfection professionnelle si incontestable que les États du Nord y envoyaient leurs enfants[1], Lee enseignait par son exemple et par ses paroles ces grandes leçons de foi et de patriotisme qui trop souvent paraissent dans les livres froides et décolorées.

C’était une leçon que la soumission chrétienne

  1. En 1870, Washington College comptait déjà cinq cents élèves. Il est maintenant dirigé par le général Custis Lee, fils aîné de celui dont nous racontons la vie.