Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


285
Un Vaincu.

qu’on ne lui fit aucune réception, alléguant sa mauvaise santé et son besoin d’un absolu repos. En effet, il ne rencontra personne à la station, et enchanté d’échapper aux discours, de se trouver ainsi incognito, il se rendit à pied chez son hôte. Mais il s’aperçut bientôt que tout le monde se découvrait sur son passage ; personne ne s’arrêtait, il ne surprit aucun regard indiscret, mais tous les chapeaux s’abaissaient sans qu’une seule parole fût prononcée. Il entra dans une église, en sortant il trouva que les assistants s’étaient formés en deux lignes sur les marches du péristyle, toutes les têtes étaient inclinées et découvertes.

Le général, suffoqué par l’émotion, se hâta de se rendre chez son ami pour éviter de rencontrer plus longtemps les marques, si délicates pourtant, de la sympathie générale.

Le 28 septembre 1870, après une laborieuse journée, Lee rentra chez lui.

C’était à Washington College, l’heure du repas était arrivée, il s’avança vers la table