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Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/314

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Un Vaincu.

qu’entourait sa famille et se prépara à dire la prière, que jamais, même sous la tente, il n’avait manqué de faire au moment du repas.

Debout, il leva les yeux au ciel, ses lèvres remuèrent, mais on n’entendit aucun son, la paralysie venait de le frapper, et dans cette dernière invocation il semblait que son âme se fût élevée d’elle-même vers le Dieu qu’il avait aimé et servi. Cependant il respira encore quelques jours, mais sans retrouver sa pleine connaissance ; son dernier soupir s’exhala le 12 octobre.

Nous ne dirons point le deuil profond que causa la mort de Lee, ni l’affluence autour de son cercueil, ni la pompe lugubre du dernier cortége. Peut-être n’avons-nous déjà que trop insisté sur les témoignages de vénération et d’enthousiasme dont fut comblé ce grand vaincu, mais il nous a semblé doux de pouvoir montrer à côté du héros les masses capables de comprendre le bien, et sachant prouver qu’elles ne sont pas nécessairement ingrates et oublieuses.

De même que les choses vraiment belles s’imposent à l’admiration de tous, il y a, je le crois,