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UNE FAMILLE PENDANT LA GUERRE.

à telle ou telle affirmation française, et le monde se hâte de croire le plus fort. Il est bon que d’autres témoignages puissent se joindre au nôtre et que la Prusse sente que les yeux de l’Europe surveillent sa haine jalouse. Aussi le brave M. Kern et ceux qui l’imitent auront-ils bien mérité de l’humanité. Leur exemple console en ce temps de défaillances. Le pauvre Paris ne se rattache plus que par eux seuls au monde extérieur dont l’écho lui parvient à peine. — Il leur devra d’avoir moins senti son isolement.

Du même à la même.
Paris, 4 novembre.

Paris est dans la joie, ma chère et pauvre femme, il en a le droit, même le devoir. On a appris un succès près d’Orléans, et mieux qu’un succès, l’existence de l’armée de la Loire sur laquelle on n’osait compter. Il y a donc une armée en province ! peut-être y en a-t-il plus d’une ! et il est redevenu possible de faire reculer, du moins pour un instant, cet épouvantable flot de l’invasion.

Qui voudrait marchander leur joie aux assiégés ? ou leur reprocher l’explosion soudaine d’une espérance qui ne s’élève si haut que pour avoir été depuis