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UNE FAMILLE PENDANT LA GUERRE.

à son aide. Il avait répondu pour les uns et pour les autres ; dans l’impossibilité de dégager sa signature aussitôt qu’il l’avait espéré, sa tête excitée par tant d’émotions s’était montée, et il avait demandé à Adolphe des conseils et des fonds pour arranger ses affaires.

Chère sœur, j’écris, j’écris toujours pour ne pas penser à ce qui nous attend peut-être demain, car l’illusion n’est plus permise ; si les nôtres cèdent, nous serons des premiers à recevoir le flot de l’ennemi encore combattant ! Ce château se prête merveilleusement à la défense… Chère sœur, te reverrons-nous jamais ?… du moins que tu revoies ton fils !… Mon Dieu, prends-nous en pitié, protége-nous, aide-nous ! Quoi qu’il arrive, mets nos cœurs à la hauteur de l’épreuve !

De la même à la même.
Le Bocage, 1er décembre.

Roland disait vrai ! réelle bataille ou combat, le canon s’est fait entendre dès dix heures de malin sur notre gauche, — là où doit se trouver ton fils, pauvre femme ! — et il n’a pas encore cessé.

Des combles, on aperçoit, toujours à gauche, des