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UNE FAMILLE PENDANT LA GUERRE.

Bonneuil, le reste des troupes sur Bry, Nogent, enfin Champigny et Villiers.

À onze heures, les villages étaient emportés et les nôtres gravissaient plus loin les hauteurs boisées qui ferment l’horizon.

Il y avait depuis les précédentes affaires grand progrès dans la tenue des troupes. Le vieux B. qui, avec son culte de la manœuvre correcte, était parmi les plus enclins à dénigrer nos armées nouvelles, n’en revient pas. Je l’ai vu le soir même, on l’a ramené blessé, mais non dangereusement, à l’ambulance du Grand-Hôtel.

Par malheur, à droite, à Montmesly, Susbielle avait été délogé par des forces supérieures, et le 42e et les mobiles vendéens ramenés avec de grandes pertes jusqu’à Créteil. Là on s’est rallié, et la nuit s’est passée aussi paisiblement que le permettait une canonnade incessante.

Comme à gauche, Champigny et Bry nous étaient restés, l’on s’attendait sur ces points, à continuer jeudi 1er, une vigoureuse offensive. Au lieu de cela, la journée s’est écoulée dans une espèce de calme qui est déjà reproché au général en chef.

Le 2, les Prussiens avaient eu le temps de concentrer des renforts, et, attaquant vivement le plateau qui s’étend de Bry à Champigny, ils nous ont contraints à nous replier.

J’étais alors sur une terrasse de Nogent ou l’on