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UNE FAMILLE PENDANT LA GUERRE.

se repentit et revint ; Maurice le chargea de mener les deux chevaux du train et enlevés de nouveau bien ensemble, les trois chevaux firent démarrer le caisson. Maurice n’a d’admiration que pour les coups de jarret de Stanley et pour sa sagesse ; je pense que tu en auras davantage pour la résolution et le sang-froid de ton fils, et que tu reconnaîtras aussi que ton mari avait raison quand il voulait que ses enfants ne connussent pas seulement le plaisir que peuvent donner les chevaux, mais encore les soins qu’il faut prendre pour en tirer parti.

Du même à la même.
Paris, 5 décembre.

Ma journée d’hier a été pénible à passer. Les commentaires qui s’entre-croisent sur la retraite de nos troupes, ce blâme jeté sans pitié ni raison sur les chefs par des gens qui s’imaginent qu’on perce une ligne d’investissement comme on ouvrirait sa porte, irritent d’autant plus à entendre qu’il n’est pas possible de répondre par la vérité sans décourager complétement la défense. Puis j’avais appris le matin une mort qui m’a navré. Un jeune homme plein d’avenir, un camarade de Maurice, E. de B…,