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Céliante, à part.

Je n’éprouvai jamais un pareil embarras.

La Comtesse, à Céliante

Mais vous fuyez le monde, et l’on ne vous voit pas.
Dans votre appartement, quoi, toujours retirée !
Jeune et formée en tout pour être désirée,
Quel injuste penchant vous porte à vous cacher ?
Il faut donc, pour vous voir, qu’on vienne vous chercher.
Je prétends vous tirer de cette nuit profonde,
Vous inspirer l’amour et l’esprit du grand monde.
Se tenir constamment recluse comme vous,
C’est exister sans vivre, et n’être point pour nous.

Céliante.

Vos soins m’honorent trop.

La Comtesse.

Vos soins m’honorent trop.Trêve de modestie.

Céliante.

Vos bontés…

La Comtesse.

Vos bontés…Laissons là mes bontés, je vous prie.

Céliante.

L’obscurité convient aux filles comme moi.

La Comtesse.

De conduire vos pas je veux prendre l’emploi.

Céliante.

Pour suivre votre essor et l’esprit qui vous guide,
Ma raison est trop foible, et mon cœur trop timide.
Les préjugés communs me tiennent sous leurs lois ;
Et je soutiendrais mal l’honneur de votre choix.