Page:Boissy-Chefs-d'oeuvre dramatiques-1824.djvu/78

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Hein ? plaît-il ?… J’enrage ! pas le mot !… Holà ! eh ! Jacques Rosbif, vous dormez, réveillez-vous. (à part.) Oh ! parbleu ! voilà un animal bien taciturne. Je crois qu’il le fait exprès pour m’impatienter, mais je n’en serai pas la dupe. Je vais suivre son exemple et faire une conversation à l’anglaise.

(Il va s’asseoir vis-à-vis Rosbif, le regardant longtemps sans rien dire ; ensuite il interrompt son silence de trois ou quatre how do you, qu’il lui adresse en le saluant.)

Si quelqu’un s’avisoit d’écouter aux portes, il seroit bien attrapé… (à Rosbif.) C’est donc là, monsieur, tout ce que vous avez à me dire ? En vérité, il faut avouer que votre conversation est bien agréable, et qu’il y a beaucoup à profiter avec vous. Où prenez-vous toutes les belles choses que vous dites ? Il vous échappe des traits, mais des traits dignes d’être imprimés. À votre place, j’aurois toujours à mes côtés un homme qui écriroit toutes mes reparties. Cela feroit un beau livre, au moins !

Rosbif, se levant brusquement.

Il n’ennuieroit pas le public. Il vaut mieux se taire que de dire des fadaises, et se retirer que d’en écouter… Adieu… Je vous ai donné le temps de déployer toute votre impertinence, et j’ai voulu