Page:Boissy-Oeuvres de Théâtre de M. Boissy. Vol.2-1773.djvu/174

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LISETTE.

Ton Maître, sous ce nom, sera reçu des mieux ;
Tout le monde a besoin de son aide en ces lieux.
La Tante est vaporeuse, & le Pere hipocondre.
Pour le mal de la Fille, oh ! j’ose bien répondre,
Que personne ne peut le guérir mieux que lui.
Il n’a qu’à se montrer devant elle aujourd’hui,
Il sera dissipé par sa seule présence,
Ce coup établira d’abord la confiance.
C’est le grand point, tous deux se verront sans danger.
Son amour à loisir pourra tout ménager.
Ses traits sont inconnus à toute la famille ;
Et, par un grand bonheur, il n’a vu que la Fille,
Quand j’étais avec elle en un Cloître éloigné.

CHAMPAGNE.

Je l’ai dans ce Couvent vingt fois accompagné.

LISETTE.

Je vais, pour un Docteur, l’annoncer à Madame,
Et de Lucile après je disposerai l’ame.

CHAMPAGNE.

Sa Tante a donc beaucoup d’autorité céans ?

LISETTE.

Oui, vraiment, la Marquise est veuve & sans enfans.
C’est elle qui soutient la maison de son frere,
Et que ton Maître ici doit gagner la premiere.
Va, cours le prévenir sur son emploi nouveau.

(Elle rentre.)