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Scène II.

MONTVAL, LA MARQUISE, CHAMPAGNE.
LA MARQUISE.

Ah ! mon cher Monsieur Bromps, à vous seul j’ai recours.
Et l’état de ma Niece a besoin de secours.
Elle vient de passer la nuit la plus horrible,
Et son pouls ce matin marche d’un pas terrible.
Sa pâleur a fait place au plus fort vermillon.
Surprise de la voir dans celle émotion,
Je lui dis, pour tâcher de la rendre tranquille,
Qu’il venait d’arriver un Médecin habile,
Et qu’elle se calmât… Mais à ce nom fatal,
Je la vois qui frémit & se trouve plus mal.
Cet accident m’étonne, autant qu’il m’inquiete.
Je viens de la laisser dans les bras de Lisette,
Qui m’a promis tout bas de calmer ses esprits
Et de la disposer à suivre vos avis.
J’attens tout de votre art & de votre sagesse.
Voyez-la sans tarder, Monsieur, le péril presse.

MONTVAL.

Je suis impatient, plus que vous, de la voir ;
Mais comme mon aspect pourroit trop l’émouvoir,
Par Lisette il est bon qu’elle soit prévenue ;
Elle aura moins de peine à soutenir ma vue.
Cette Fille est zélée, & nous avertira,
Quand il en sera temps… Madame, la voilà.