Quelque songe amusant lui réjouit l’esprit.
Madame, à son réveil elle ira mieux encore ;
J’en réponds maintenant. Chaque instant fait éclorre
Sur sa joue émaillée une nouvelle fleur ;
De sa convalescence elle est l’avant-coureur.
Ah ! Monsieur, au plutôt achevez le miracle :
Vous avez surmonté déja le grand obstacle.
Patience, un moment, le réveil n’est pas loin.
Pressez-le, & sans tarder, que j’en sois le témoin ;
Que je puisse embrasser une niece si chere :
Ma tendresse est égale à l’amour d’une mere,
Mon cœur vole déja.
Je n’ai qu’à lui serrer le bout du petit doigt.
Ah ! je respire enfin ; que je suis soulagée ;
Du poids qui m’accabloit je me sens dégagée :
Je n’ai plus aucun mal. Lisette !
Me voilà.
Il me tarde de voir ma tante, avertis-la.
Tu me vois devant toi ; tournes vers moi ta vue.
Ah ! ma tante !
Je ne te perdrai point.