Scène VIII.
Pardon si je vous ai laissé pour un moment ;
Mais ma niece repose ; ah ! l’heureux changement !
Dans les bras du sommeil elle semble renaître.
La fraîcheur, sur son teint, commence à reparoître ;
Le mal peut-être encor forme ce coloris.
Non, c’est un élixir qui fait à ses esprits
Puiser dans le repos une nouvelle vie.
Que ne vous dois-je pas ! Heureuse léthargie !
Vous aviez pour Lucile alarmé ma pitié.
Mais, Madame, à présent je suis moins effrayé.
Ou bien si je le suis, c’est moi seul qu’il faut plaindre,
Et sa beauté qui dort n’en est pas moins à craindre.
Si vous aviez, Monsieur, vu tantôt son état,
Il vous eût pénétré. (Se tournant vers Lisette.)
Vois-tu cet incarnat ?
Lisette, qu’en dis-tu ?
J’admire.
Ah ! le grand homme !
Il n’a pas son égal de Paris jusqu’à Rome.
Mais c’est miraculeux.