Page:Boissy-Oeuvres de Théâtre de M. Boissy. Vol.2-1773.djvu/204

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Scène VIII.

LA MARQUISE, LUCILE, MONTVAL, CLÉON, LISETTE, CHAMPAGNE.
LA MARQUISE, à Cléon.

Pardon si je vous ai laissé pour un moment ;
Mais ma niece repose ; ah ! l’heureux changement !
Dans les bras du sommeil elle semble renaître.
La fraîcheur, sur son teint, commence à reparoître ;
Le mal peut-être encor forme ce coloris.

MONTVAL.

Non, c’est un élixir qui fait à ses esprits
Puiser dans le repos une nouvelle vie.

LA MARQUISE.

Que ne vous dois-je pas ! Heureuse léthargie !

CLÉON.

Vous aviez pour Lucile alarmé ma pitié.
Mais, Madame, à présent je suis moins effrayé.
Ou bien si je le suis, c’est moi seul qu’il faut plaindre,
Et sa beauté qui dort n’en est pas moins à craindre.

LA MARQUISE.

Si vous aviez, Monsieur, vu tantôt son état,
Il vous eût pénétré. (Se tournant vers Lisette.)
Il vous eût pénétré. Vois-tu cet incarnat ?
Lisette, qu’en dis-tu ?

LISETTE.

Lisette, qu’en dis-tu ?J’admire.

LA MARQUISE.

Lisette, qu’en dis-tu ? J’admire.Ah ! le grand homme !

LISETTE.

Il n’a pas son égal de Paris jusqu’à Rome.

LA MARQUISE.

Mais c’est miraculeux.