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Scène VIII.
MONTVAL, CHAMPAGNE.
CHAMPAGNE.
Je n’en puis plus, monsieur, je rentre épouvanté,
Notre vie en ce lieu n’est pas en sûreté.
MONTVAL.
Pourquoi ?
CHAMPAGNE.
Fuyons, monsieur.
MONTVAL
Quelle est cette folie ?
CHAMPAGNE.
On vous soupçonne ici de guérir par magie.
MONTVAL.
Quel conte !
CHAMPAGNE.
Ce bruit dans tout le Bourg vient d’être répandu.
Voilà le sort qui suit la grande réussite,
On admire d’abord, on se déchaîne ensuite.
MONTVAL.
Ô le plaisant péril, pour en être effrayé !
CHAMPAGNE.
Je craindrois moins pour vous, mais j’en suis de moitié.
Comme à vingt pas d’ici je sifflois dans la rue,
Un manant dit tout bas, fixant sur moi sa vue,
Il appelle le diable, il faudroit le noyer :
Ou plutôt le rôtir, dit l’autre, il est Sorcier.
Je m’éloigne à ces mots ; leur troupe m’accompagne,
Ils alloient me saisir, c’étoit fait de Champagne,