Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/125

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nous en réjouir ; c’est une faveur que la mort, et je l’ai demandée à Dieu depuis bien longtemps. La seule chose qui m’inquiète, c’est le sort de mon enfant.

— Madame, il doit mourir avec vous. »

À ces mots, Geneviève resta comme frappée de la foudre ; puis elle poussa un cri : « Ah ! mon Dieu, dit-elle, souffrirez-vous que cette petite créature, qui n’a pas encore péché, soit frappée ainsi, et lui ferez-vous un crime du malheur de sa mère ? »

En disant cela, elle baignait de larmes les joues de Bénoni. Lorsqu’elle se fut un peu remise, elle parla ainsi à la pauvre fille : « Ma mie, je ne sais si je te dois supplier de rendre un dernier service à la plus misérable de toutes les femmes. Tu peux m’obliger, cependant, et avec peu de peine et sans courir grand risque ; tout ce que je te demande, c’est que tu m’apportes de l’encre et du papier ; tu en trouveras dans le cabinet qui est près de ma chambre : tiens, voici ma clef, prends-y tout ce que tu désireras de mes joyaux. »

La fille ne manqua pas de faire ce dont elle avait été priée. Elle apporta le papier et l’encre : Geneviève écrivit un billet, que sa fidèle servante alla glisser dans le cabinet de la comtesse.