Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/170

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voilà votre science ; jamais prêtre ni clerc[1] ne sera mon maître ; je vous l’ai assez fait connaître. »

Et depuis, il n’y eut maître si hardi qui osât entreprendre de l’instruire et châtier en quelque manière que ce fût ; force fut donc au duc de le laisser vivre à sa fantaisie.

Il ne se plaisait qu’à mal faire ; il n’avait aucun respect pour Dieu et l’Église, et ne gardait en rien ni raison ni mesure. Il était enclin à tous les vices. Quand il allait à l’église et qu’il voyait que les prêtres et les clercs voulaient chanter, il avait des poudres et autres ordures qu’il jetait par grande dérision. S’il voyait des gens prier Dieu, il les frappait par derrière. Chacun le maudissait donc pour le mal qu’il faisait ; et le duc, voyant son fils si méchant et si mal morigéné, en était assez peiné pour désirer sa mort. La duchesse en était si inquiète que c’était merveille. Un jour elle dit au duc : « L’enfant a beaucoup d’âge et est assez grand ; il me semble qu’il serait bon de le faire chevalier ; il changera peut-être de vie. » Le duc approuva ces paroles de la duchesse. Robert n’avait que dix-sept ans.

  1. Note 27 : Homme de science.