Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/204

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contrefaisant le fou et le muet. L’empereur, qui regardait volontiers Robert, vit qu’il était blessé et crut que c’était là l’ouvrage de ses serviteurs. Aussi, dit-il en colère : « Il y a ici de mauvaises gens ; car, tandis que nous étions à la guerre, on a battu ce pauvre homme, et c’est un grand péché, puisqu’il ne fait de mal à personne et ne dit du mal de personne, étant aussi débonnaire et d’aussi bon commerce que cela se peut. »

Un chevalier répondit : « Oui, seigneur, tandis que nous étions à la bataille, les gens qui sont restés ici lui ont fait ces blessures. » L’empereur défendit à tous ses gens de le toucher.

Après quoi il interrogea tous ses chevaliers pour savoir s’ils connaissaient celui par lequel ils avaient été secourus, et sans lequel ils étaient perdus. « Je ne sais, dirent-ils, qui il peut être, mais sans lui nous étions tous déshonorés. C’est le plus vaillant et hardi chevalier que jamais on ait vu. Quel qu’il soit, il y a en lui grande vaillance. »

En entendant ce langage, la fille de l’empereur s’approcha de son père et lui fit des signes pour expliquer que c’était par Robert qu’ils avaient eu la victoire. L’empereur n’entendait pas le langage de sa fille. Il fit venir sa maîtresse devant lui, pour savoir ce qu’elle voulait dire. La maîtresse entendit ce que la princesse disait et le fit comprendre à l’empereur en cette sorte : « Votre fille veut dire