Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/225

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votre cœur, mais prenez courage comme il convient ; car je vous promets que demain matin j’enverrai des lettres aux barons et au peuple de votre royaume ; et, s’ils ne veulent m’obéir, j’irai moi-même et je les mettrai à la raison. »

Quand le roi d’Espagne entendit cette promesse, il fut bien joyeux, et il dit au roi qu’il le remerciait d’un secours si généreusement offert. Et de cette offre, j’en réponds, furent bien joyeux aussi les barons de France ; car ils avaient beau désir de se distinguer par des faits d’armes, vu qu’il y avait longtemps qu’on n’avait vu de guerre en France. Tout ce jour, le roi d’Espagne fut bien fêté ; il ne fut parlé que de faire bonne chère, et les barons et gentilshommes français se mirent à faire des joutes pour réjouir l’hôte de leur roi.

II.
Comment le roi de France écrivit aux barons d’Espagne qu’ils eussent à réparer le tort qu’ils avaient fait à leur roi.

Le lendemain matin, le roi fit écrire une lettre comme il suit ; et en la marge était écrit : DE PAR LE ROI, et le contenu de la lettre était tel : « Très-chers et bien-aimés barons, nous avons reçu la plainte de notre frère le roi d’Espagne, votre naturel seigneur, comme quoi vous l’avez à tort chassé de son