Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/230

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qu’ils eussent à se mettre, s’ils le voulaient, en état de défense ; car jamais il ne les recevrait à merci, jusqu’à ce qu’il eût vu les nobles se venir mettre à genoux devant le roi et lui demander pardon, et le peuple en chemise ; et encore il dit qu’il voulait avoir cinquante des plus coupables pour les punir à son gré.

VI.
Comment les ambassadeurs des barons d’Espagne rapportèrent la réponse du roi de France et comment le peuple vint vers lui en chemise, criant merci.

Ceux qui étaient venus en ambassade furent consternés, et non pas sans raison ; voyant qu’ils ne pouvaient résister à la puissance de France, et que déjà les deux tiers du pays étaient en la main du roi, ils firent tant qu’ils obtinrent dix jours de répit pour aller annoncer ces nouvelles à ceux qui les avaient envoyés ; et, quand ils furent allés vers eux et eurent fait leur rapport, les barons furent si étonnés et tous si abattus, que le plus hardi ne savait que dire.

Il faut savoir que le peuple n’était pas d’accord avec les grands ; ceux-ci, voyant qu’ils ne pouvaient résister, vinrent se mettre à la merci du roi, comme les ambassadeurs le leur avaient conseillé. Le roi les reçut, s’informa des principaux perturbateurs,