Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/249

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Ils allèrent plus fort, et le roi des Anglais dit à ses barons qui l’avaient joint : « Cet homme est fou, de dépenser son bien en courant le pays.

— Sire, dirent ses gens, il a bonne contenance ; s’il n’était pas bien sage, il n’eût pu rassembler une telle compagnie.

— Il est vrai, dit le roi anglais ; aussi ne sais-je que penser ; mais il est impossible de croire que le fils d’un bourgeois puisse maintenir un tel état. »

Et puis il piquait son cheval et venait parler à Jean de Paris, qui ne tenait compte de lui qu’avec dignité et en fière manière. Il gardait une belle gravité et avait bonne contenance. Quand ils furent près d’un lieu nommé Amenais, Jean de Paris dit au roi anglais qui le regardait fort : « Si c’est votre plaisir de prendre la peine de venir souper avec moi, nous ferons bonne chère.

— Je vous remercie, dit le roi ; mais c’est moi qui vous prie de venir avec moi. Nous deviserons des choses que nous avons vues.

— Non, dit Jean de Paris, je ne laisserai pour rien mes gens. »

Et, en parlant de beaucoup de choses, ils arrivèrent au lieu où on allait loger pour la nuit. Jean de Paris y trouva ses fourriers, qui avaient accommodé ses logis somptueusement ; le cuisinier et le maître d’hôtel avaient pris les devants, afin que tout fût prêt quand il arriverait, et de tous côtés