Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/256

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XXIII.
Comment, en passant une rivière, beaucoup des gens du roi d’Angleterre se noyèrent, tandis que Jean de Paris et les siens passèrent hardiment et sans nul dommage.

Quand les Anglais furent près de la rivière, ils commencèrent à passer le gué ; mais il y en eut plus de soixante de noyés à cause qu’ils étaient mal montés. Le roi en fut triste. Jean venait tout doucement après lui, et ne s’effrayait point de cette rivière, car lui et tous les siens avaient de bonnes montures.

Quand ils furent à la rivière, ils la passèrent à la volonté de Dieu, quoiqu’elle fût enflée et qu’il y eût du péril. Le roi anglais, qui était au bord de la rivière, se lamentait sur la mort de ses barons et voyait avec envie comment Jean de Paris passait sans dommage. Quand ils furent tous sur la même rive, le roi dit à Jean : « Vous avez eu meilleure fortune que moi ; car j’ai perdu beaucoup de mes gens. »

L’autre sourit et dit : « Je m’étonne de ce que vous ne faites pas porter avec vous un pont pour le passage de vos gens quand on arrive aux rivières. »

Le roi rit aussi, malgré sa perte et dit : « Chevauchons