Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/258

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qu’il était fou, et les autres, plus sages, pensaient qu’il cachait sa malice.

En arrivant près de la cité de Burgos, où était le roi d’Espagne, et où les noces devaient se faire, le roi anglais dit à Jean : « Monseigneur, si vous voulez venir avec moi jusqu’à Burgos et vous dire attaché à moi, je vous donnerai de l’or et de l’argent en abondance, et vous verrez une belle assemblée de dames et de seigneurs.

— Sire, dit Jean, je ne sais si je dois y aller ; mais, quant à me dire attaché à vous, je ne le puis, et pour tout votre royaume je ne le ferais pas, vu que je suis bien plus riche que vous. »

Quand le roi d’Angleterre entendit ce refus, il fut mécontent, et il eût bien voulu que Jean ne fût pas venu en Espagne, craignant, s’il allait à Burgos, qu’il n’éclipsât toute la magnificence des Anglais ; mais il n’osa plus lui en parler, et seulement il lui dit : « Pensez-vous y venir, au moins ?

— Peut-être irai-je, peut-être n’irai-je pas ; mon bon plaisir en décidera. »

Le roi anglais vit qu’il viendrait, et ne comprit rien de plus.

Le lendemain, Jean de Paris dit au roi d’Angleterre de ne pas l’attendre, car il ne voulait bouger de tout le jour. Alors le roi, très-joyeux de ce qu’il restait en arrière, partit seul, et, chevauchant avec hâte, il arriva le jour même, lui et ses barons, à