Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/315

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NOTICE.


Est-il rien sur la terre
Qui soit plus surprenant
Que la grande misère

Du pauvre Juif Errant ?
Que son sort malheureux
Paraît triste et fâcheux !

La complainte de Berquin a rendu populaire en France cette misère extrême d’Isaac Ahasvérus Laquedem. Les Allemands ont diverses légendes qui sont le récit de ses malheurs ; mais j’avoue que celles que j’ai lues ne m’ont donné nulle envie de les imiter. La plus mauvaise est celle qui s’imprime peut-être encore à Montbéliard ou à Troyes, et qu’on rencontre quelquefois sur les quais, tristement enveloppée d’un papier bleu. Il n’y a là ni esprit, ni grâce, ni imagination, rien qui charme ou qui effraye.

D’autres peuvent montrer le Juif errant poursuivi par le remords et par les visions terribles ; j’ai tout uniment parlé des premiers jours de sa punition et raconté la lutte qu’il a eu à subir contre les premiers coups de son infortune. Peut-être eût-il été assez facile et très-naturel, poursuivant ce récit, de traverser les siècles et les générations, et de tracer à grands traits une intéressante histoire