Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/47

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Sadragésile, voyant le roi parti, accabla Dagobert des plus sanglants reproches, l’appelant méchant garçon et détestable écolier ; il lui ordonna de s’accuser à haute voix de toutes ses fautes devant quelques domestiques de la maison royale et lui défendit de s’asseoir sur un siége aussi élevé que le sien. Dagobert, à l’âge qu’il avait alors, n’était plus un adolescent ; c’était presque un homme ; il sentit son sang bouillir dans ses veines, il se rappela ce qu’il avait enduré de mauvais traitements, il ne put cacher entièrement son émotion. Comme il ne quittait pas son siége, Sadragésile voulut le prendre par un bras ; Dagobert se lève, prompt comme l’éclair, menaçant comme la foudre, et, marchant vers Sadragésile, se jette sur lui. Sadragésile, pâle de surprise et de rage, fit un faux pas et tomba. Comme il était grand et fort, il se releva, saisit Dagobert et fut sur le point de le renverser. A ce moment, le bon chien Souillart, qui était accouru au bruit de la voix de son maître, entra dans la salle. Il saute à la gorge du gouverneur. Dagobert, profitant de la diversion faite par son chien, se redresse entre les bras de Sadragésile, le maîtrise à son tour, lui lie les mains derrière le dos, et lui coupe les cheveux et la barbe ; c’était la plus grande honte qu’il lui pût faire en ce temps-là. Puis il ordonne qu’on le fouette comme un esclave et se retire.