Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/60

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tait large et bordée de deux lèvres épaisses ; sa moustache retroussée formait deux panaches sur les coins de cette bouche formidable. Son visage n’était éclairé que par deux petits yeux gris qui ne connaissaient que deux manières de traduire aux gens sa pensée : par d’impétueux éclairs de fureur ou par de longs rires de gaieté.

Quant au costume, les jours de fête, c’était celui des Franks qu’il portait. Et ce costume, un historien du vieux temps, le moine de Saint-Gall, l’a décrit à peu près de cette manière : les ornements des anciens Franks, quand ils se paraient, étaient des brodequins dorés, garnis de courroies longues de trois coudées. Des bandelettes de plusieurs morceaux leur couvraient les jambes. Sous ces brodequins ils portaient des chaussettes et des hauts-de-chausses de lin d’une même couleur, mais d’un travail précieux et varié. Par-dessus les chausses et les bandelettes, les longues courroies des brodequins se croisaient et serraient la jambe de tous côtés. Sur le corps se plaçait une chemise de toile très-fine. Un baudrier soutenait l’épée qui était placée dans un fourreau et entourée d’une lanière et d’une toile très-blanche qu’on fortifiait en la frottant de cire. Le vêtement que les Franks mettaient le dernier, et par-dessus tous les autres, était un manteau blanc ou bleu de saphir, à quatre coins, double, et tellement taillé que, quand on le plaçait sur