Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/70

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paysan, que le roi a depuis quelques jours fait son commensal.

Judicaël et les Vascons se prosternent. D’une voix de tonnerre le roi leur dit : « Ah ! ah ! vous voici à mes pieds ; nous verrons tout à l’heure ce que nous ferons de vous. Cependant mettons-nous à table ? » Certes, Judicaël était brave ; il n’osa pourtant pas se placer à la droite de Dagobert, sur le siége qu’on lui avait préparé, et il alla s’asseoir à l’extrémité de la table. Dagobert, tout glorieux, fit commencer le repas, qui fut long et bruyant. L’ivresse s’étant emparée de lui, il se mit à chanter et à railler les convives. Toutefois il était ce soir-là d’une humeur assez joyeuse, et il dit qu’il recevait la soumission des Vascons et de Judicaël, et que les reconnaissant pour de braves capitaines, il les chargeait de gouverner leur pays sous son nom. Puis, s’adressant à Babolein, son commensal, qui était vis-à-vis de lui : « Et toi, dit-il, l’homme aux discours simples, voyons si tu es digne que je te confie aussi quelque gouvernement. » Tout le monde fit silence, parce qu’on attendait avec beaucoup d’anxiété les questions de Dagobert et les réponses de Babolein. Babolein, il faut le dire, était un paysan sans finesse qui, plein de bon sens, disait toujours tranquillement sa pensée, et dont Dagobert paraissait entiché depuis quelque temps. Voici quel fut leur dialogue.

« Le