conduits par Judicaël, et les Vascons des Pyrénées, sous divers chefs, ne reconnaissaient pas son autorité, et, de temps en temps, lorsque les moissons étaient mûres ou que la vendange était prête, ils fondaient, pour les dépouiller, sur les plaines de l’Anjou et de la Touraine, ou dans les vallées de la Garonne. Dagobert lance deux armées ; les Bretons et les Vascons, après une lutte opiniâtre, passent sous le joug du vainqueur. Dagobert ordonne que Judicaël et les chefs des Pyrénées viennent dans son palais neuf de Clichy, et il leur fixe un même jour pour les y recevoir en suppliants.
C’était à l’heure la plus chaude du jour. Une grande table est dressée, couverte de nappes de pourpre et de vaisselle d’or, dans une salle de marbre. Les mets fument ; le gibier même du roi repose sur un grand plat d’émeraude, les vins les plus fameux étincellent dans des vases de cristal. Les murs sont tapissés de peaux de lion ; des parfums choisis sont allumés dans des réchauds ; des guirlandes de roses s’enlacent autour des colonnes. Judicaël et les chefs vascons, dans une humble posture, attendent à la porte de la salle la venue de Dagobert. Il entre suivi de sa cour. Éloi et Ouen, rappelés, l’accompagnent ; ses trois chiens favoris, César, Hercule et Bellérophon, aboient autour de lui. Dans la foule des courtisans on aperçoit un pauvre