Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/77

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— Je t’ai dit que je suis le clairon de la justice de Dieu.

— Que viens-tu donc faire ici ?

— T’avertir de tes iniquités.

— Reviens un autre jour.

— Eh quoi ! tu me chasseras de ton palais par cette nuit d’orage ?

— L’orage a fui loin de nous. Prête l’oreille, ermite des bois ; entends-tu comme l’eau tombe maintenant goutte à goutte ; les feuillages mouillés se redressent ; dans un quart d’heure la lune éclairera ta route. Tu t’es trompé ; tu as peur de tout ce vacarme ; tu as pris ce tapage pour la voix de Dieu.

— Non, je ne me suis pas trompé ; je viens de loin. Sulpice, évêque de Bourges, m’envoie pour que je te dise que tu es coupable. J’ai mis cinq jours à venir ; mais je te parlerai. Tu dépouilles les églises, tu fais gémir le peuple sous les impôts. Sulpice espère que tu écouteras sa prière et que tu feras cesser ces maux. O roi ! reviens aux voies de la justice par lesquelles tu es entré dans ta puissance et dans ta renommée ; soulage le peuple et ne dépouille plus l’Église, qui a besoin d’être riche pour les pauvres.

— Voilà un beau parleur, décidément, dit Dagobert, et qui vient dans un moment choisi à merveille. Puisqu’il ne veut pas s’en aller, mettez-le dehors ; les chemins s’essuieront bientôt. »