Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/94

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dégénéraient en courage, dans une des provinces de la Gaule Belgique, qui fut autrefois le pays de Tongres[1], naquit une fille des princes de Brabant. A peine cette petite créature vit-elle les rayons de la lumière, que ses parents la firent baptiser. Elle devint ainsi fille du ciel, et, par la grâce divine, elle reçut le doux nom, le beau nom de Geneviève.

Tout de suite de gracieuses vertus lui vinrent, et, avant toute autre vertu, une dévotion pleine de délicatesse. C’était assez d’être raisonnable pour n’être plus pécheur après l’avoir admirée. Le plus doux plaisir qu’elle connût, c’était l’amour de la retraite et de la solitude.

Cette inclination lui fit bâtir un ermitage au coin d’un jardin ; elle y dressait de petits autels de mousse et de ramée, et y passait en prière les belles journées de printemps, entre les lilas fleuris et les roses. Quand sa mère lui disait qu’il était temps d’avoir d’autres pensées, elle répondait : « C’est là que les plus grands saints sont allés chercher les traces du Seigneur. »

Ah ! Geneviève, vous ne savez pas d’où vous est venue cette inclination, et pourquoi Dieu vous l’a donnée ! Un jour viendra où vous suivrez l’exemple de

  1. Il existe encore une petite ville de Tongres, en Belgique, dans le Limbourg, entre Liége et Maestricht.