Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/97

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pas qu’elle ne fût recherchée par un nombre infini d’admirateurs. Parmi ceux qui la demandèrent en mariage, Sigifrius, ou Sifroy, ne fut pas le plus malheureux, puisqu’il obtint ce que tant d’autres avaient désiré.

Le jeune seigneur, ayant appris de la renommée une partie des perfections de la princesse, en voulut plutôt croire ses yeux que le bruit commun.

Le voilà en chemin avec un équipage si magnifique, qu’il ne laissa à aucun de ses rivaux la possibilité de soutenir la comparaison.

Étant arrivé, il alla tout aussitôt faire la révérence au prince et à la princesse sa femme, qui lui permirent de saluer leur fille Geneviève, à laquelle il fit toutes les offres de services qu’on pouvait attendre d’un attachement sincère. « Je n’ai jamais rien contemplé de si suave ! » s’écria-t-il après l’avoir vue.

D’abord, il n’était attentif qu’aux charmes de sa figure ; mais il ne l’eut pas entretenue deux fois qu’il la trouva remplie de tant de douceur et d’une telle modestie, que son affection en fut doublée. Il alla donc trouver le prince et la princesse de Brabant, auxquels il déclara le motif de son voyage.

« Si vous êtes, leur dit-il, aussi favorable à mes projets que votre douceur me le fait espérer, je m’estimerais le plus heureux des hommes. Je ne suis point, grâce à Dieu, sorti d’une maison dont le