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dame de Villeprez, ſa fille. — Eh bien, qu’ont-elles fait ? — Elles m’ont outragée… Ce ſont des méchantes que je hais, que je crains — Aſſeyez-vous ; je vais tout vous dire…

Alors je l’inſtruiſis du changement de Mademoiſelle de Villeprez, de ſa morgue, de ſes froideurs, que j’avois eu la bonté de ſouffrir pendant huit jours ; & je racontai ma derniere viſite, dont aſſurément je n’adoucis pas les circonſtances.

C’eſt donc pour moi qu’on vous a fait ſupporter ces indignités ? dit-il d’un ton pénétré. A peine ma tendreſſe vous eſt connue, qu’elle devient une ſource de mortifications… Je ſuis au déſeſpoir… On vous forcera de me haïr. Mon Dieu ! dis-je, nous avons aſſez de nos peines, ſans y ajouter des craintes chimériques. Je vous haïrai ! quelle idée ! Si vous n’avez à redouter que ma haine, jamais vous ne ſerez malheureux. Adorable ingénuité, s’écria-t-il ; qu’elle vous rend chère à mon cœur !… Achevez : mettez le ſceau à mon repos, à ma félicité… Dites que rien ne pourra vous arracher à mon amour… Vous vous taiſez !… Je vous vois interdite !… Ne m’aimeriez-vous pas aſſez pour me raſſurer contre les obſtacles que nous aurons à vaincre ? Ce n’eſt pas cela, répondis-je ; mais. — Quoi ? — Je ne