Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/13

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broüillone : n’oſant pas cependant refuſer ouvertement Phelinette, elles lui dirent qu’avant d’initier Ardentine à leurs myſtères, il étoit bon qu’elle fît une eſpéce de noviciat pendant pluſieurs années, afin de mieux connoître ſes talens ; Phelinette accepta la condition avec plaiſir, il n’en fut pas de même d’Ardentine ; outrée du refus qu’elle venoit d’eſſuyer, elle ſort précipitamment du Conſeil pour exhaler ſon dépit plus à l’aiſe ; & quoiqu’elle prît un ſoin extrême de le diſſimuler à ſa Protectrice, elle tomboit de tems en tems dans des accès de mélancolie qui auroient dévoilé à Phelinette les ſentimens de ſon Eléve, ſi elle ne les avoit pas déja connus par le ſecours de ſon art. Pour la tirer de cette humeur ſombre, elle la tenoit preſque continuellement occupée, & lui faiſoit parcou-