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Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/22

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aſſurée d’une conſtance éternelle : la joïe publique ſembloit augmenter les peines de ces deux Amans.

La Princeſſe & tout ſon cortége aprochoient de la Capitale, lorſqu’Oromal porta Tanaſtès ſur ſon nuage : voyons, lui dit le Génie, comment vous trouverez l’Epouſe d’Agamil ? Le Prince la chercha des yeux, la trouva, & rougit : un trouble inconnu qui s’empara de lui, le rendit honteux ; il n’oſoit regarder le Silphe, qui prenant plaiſir à le décontenancer, lui demandoit en ſoûriant malignement, ce qu’il penſoit de Sterlie, Tanaſtès ne répondoit qu’en rougiſſant encore d’avantage : ces regards toujours fixés ſur la Princeſſe, dont l’air tranquile & modeſte n’annonçoit ni empreſſement, ni crainte pour le fort qui l’attendoit, & ſembloit n’être plus capable que de voir en vain.