Aller au contenu

Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 26 )

mortel juſques à ſon cœur : ſes jambes affoiblies lui manquérent ; il ſe laiſſa tomber aux pieds d’Oromal en jettant un cri plaintif : heureux, s’il avoit pû s’anéantir en ce fatal moment ! mais il n’eut pas la ſatisfaction de perdre connoiſſance ; les différentes paſſions qui l’agitoient produiſant chacune leur effet, le tenoient comme ſuſpendu entre la vie & la mort : la crainte lui fermoit les yeux, il trembloit de les ouvrir mal-à-propos ſur cette funeſte chambre : une violente ſecouſſe qui fut donnée en ce moment à ſon nuage, le tira de cet état. Il ouvrit un œil en tremblant ; & croyant voir un lieu différent de celui où il devoit être, il les ouvrit tous deux, & penſa les refermer auſſitôt, en ſe trouvant auprès du lit de la Reine dans une chambre toute ſemblable à celle d’Agamil ; il crut