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Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/32

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tuoſité de ſes deſirs, ſans conſulter s’il étoit en effet dans le Palais d’Agamil, ou ailleurs, il ſe livra à des plaiſirs d’autant plus vifs, qu’ils avoient été précédés par de grandes peines.

Sterlie enchantée de trouver tant d’amour dans ſon Epoux, étoit fâchée de ne l’avoir pas aimé plutôt ; ſon cœur lui faiſoit de tendres reproches, & répétoit tout bas ce que Tanaſtès diſoit tout haut : des ſoupirs à demi étouffés, de timides careſſes, & quelques petits tranſports qui lui échapoient malgré elle étoient les ſeuls interprétes de ce qu’elle ſentoit ; ſon amour novice ne lui permettant pas de s’expliquer plus intelligiblement : ce langage muet a ſans doute une éloquence bien touchante, puiſque Tanaſtès, tout nouveau qu’il étoit, ne ſe méprit en rien, & ſentit toute l’étendue de ſon bonheur,