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Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/31

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point éprouvé pour Agamil, l’attendriſſoit en faveur de celui-ci ; les regards qu’elle laiſſoit tomber ſur lui comme à la dérobée, étoient pleins d’une langueur qui n’annonçoient rien moins que de l’indifférence : il s’en apperçut & devint plus téméraire ; on lui opoſa une ſi foible réſiſtance, qu’il réſolut de tout hazarder pour ſe rendre heureux ; il avoit bien connu par les propos de Sterlie, qu’elle étoit dans l’erreur ; ainſi il ſe crut en droit d’en profiter. Quoi ! diſoit-il à lui-même, ne s’eſt-elle pas donnée au Roi de Zarim ? Quel autre que moi peut prendre ce titre ſi juſtement ? Agamil n’en eſt que l’image donc elle eſt à moi, & non à lui. Toutes les réflexions où les mouvemens de ſon cœur avoient beaucoup plus de part que ſa raiſon, le déterminerent ; & s’abandonnant à toute l’impé-