Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/37

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éveillé porta la main où devoit être Sterlie ; ne l’y ſentant plus, il ouvrit les yeux pour la chercher : mais il demeura comme pétrifié, lorſqu’il ſe vit dans ſa chambre ordinaire avec le ſeul Oromal aſſis près de ſon lit : les avantures de la nuit, la vûë des objets préſens broüilloient tellement ſes penſées, & le jettoient dans une ſi grande confuſion, qu’il n’en pouvoit tirer aucune conſéquence ; il croyoit avoir des preuves aſſez fortes, pour ne pas douter de la réalité de ſa nuit ; mais le moyen d’accorder tant de choſes contraires, & comment le ſévére Oromal lui pardonnera-t’il d’avoir abuſé de la crédulité de Sterlie ? Ces réflexions ne s’arrangeoient point du tout dans ſa tête ; au contraire elles s’y mêloient toutes enſemble, & le mettoient dans la plus embaraſſante ſituation où il ſe fut