Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/42

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mirent à ſa toilette, comme on auroit pû faire une ſtatuë mouvante, elle les ſuivoit machinalement ſans parler : elle n’ignoroit pas les préjugez qui condamnoient les téméritez amoureuſes qui pouvoient ſe commettre pendant le jour ; mais les yeux & la bouche ne ſont pas de ces choſes inutiles en amour : à peine ſon Epoux l’avoit-il honoré d’un coup d’œil obligeant, quels diſcours lui avoit-il tenus ? Elle ne ſe les rapelloit qu’avec une eſpéce de honte, & les croyoit plus puniſſables que toutes les entrepriſes qu’il auroit pû faire pendant la nuit.

On eſt bientôt maître en amour ; une ſeule nuit avoit ſuffi à Sterlie pour lui aprendre que cette paſſion ſe diverſifie à l’infini : Quoi ! pas un mot de tendreſſe ! rien qui aprochât de ſes tranſports charmants qui l’avoient